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lundi 29 août 2011

Les Héritiers d’Homère – Anthologie de Nathalie Dau et Jean Millemann

Les Héritiers d’Homère – Anthologie de Nathalie Dau et Jean Millemann
Editions Argemmios – Collection Périples Mythologiques



L’Anthologie Les Héritiers d’Homère est un recueil de 18 nouvelles francophones qui nous plongent ou nous replongent à travers les mythes grecs plus ou moins connus. On passe de la réécriture d’un mythe à la transposition d’un autre dans le monde moderne jusqu’au songe d’un énième dans un futur troublant. Ces 18 auteurs nous rappellent à quel point la mythologie nous touche, nous fait rêver et nous inspire.


La Bouteille, le barbu et le sens du monde de Franck Ferric
La première nouvelle de ce recueil a beaucoup de sens selon moi, elle dépeint bien notre société. Un type qui bosse dans une usine a du mal à trouver un sens à sa vie : son époque le bouleverse, il ne comprend pas comment l’humanité en est arrivée là. Pour oublier, il boit. Seulement, un soir, il entre dans un bar un peu spécial où, sans le savoir, tout va basculer. Dionysos en personne tient le bar. Le dieu le fait boire, lui expliquant que dans l’Antiquité, la boisson était un moyen de communion avec les divins et la nature. Le type, saoul, le croit. Le dieu lui dit alors qu’il sait comment l’aider à connaître ça lui aussi…
Si je trouve que cette nouvelle en accord avec le monde actuel, c’est parce que nous sommes une génération où alcool et drogues sont un moyen d’oublier la réalité de l’humanité que nous ne comprenons pas forcément. Qui ne s’est pas senti à sa place aujourd’hui au moins une fois ? C’est exactement ce que nous dit cette nouvelle : la communion avec Dionysos est là pour l’évasion. Ce dieu représentait toute cette envie de liberté, d’évasion, d’oubli qui nous tiraille encore aujourd’hui. J’ai aimé sentir à quel point nous sommes en réalité bien plus proche des hommes de l’Antiquité que ce que l’on peut croire.

La caverne des centaures mâles de Marie-Catherine Daniel
On retrouve là l’histoire d’un jeune centaure qui, suite à l’accident de son père, a peur de grandir et de rentrer dans l’âge adulte. Pour cela, il doit passer le rite de la Caverne, c'est-à-dire prendre son envol et enfin se jeter dans le grand bain. Seulement, chaque année, à la sortie des jeunes centaures mâles, lui, recule et reste avec les enfants. Un jour, il va devoir faire un choix…
On est là face au syndrome de Peter Pan, cette peur de grandir, d’affronter le monde adulte si mystérieux et terrifiant. Le jeune centaure ne sait pas à quoi il va être confronté. Les centaures qu’il voit revenir sont comme transformés par ce périple. Je ne connais rien de cette légende mais elle laisse clairement transparaître cette angoisse toujours présente dans notre société. Qui n’a pas peur de se retrouver à gérer tout une vie d’adulte ? Les détails diffèrent avec les époques, les siècles, mais l’enjeu reste le même : devenir responsable, affronter ses peurs pour avancer. J’ai beaucoup aimé ce rapprochement.

La Mort d’Héraclès de Claire Jacquet
La mort du célèbre Héraclès est reprise sous forme de pièce de théâtre. On y retrouve l’histoire d’origine : Déjanire est abusée par Nessus et elle finit, après avoir été manipulée, par causer la mort de son mari qu’elle aime tant.
Nessus représente les tentations, les péchés du monde. Déjanire y succombe : elle a l’image de la traitresse. Ici, la tunique empoisonnée prend la forme d’une lessive pour « laver la crasse » d’Héraclès. Cette saleté, c’est sûrement l’œuvre du temps, des travaux du héros. Déjanire pense sûrement avoir perdu l’époux qu’elle connaissait, ces changements l’effraient et elle n’en est que plus vulnérable. Nessus lui dit qu’il suffit de laver la chlamyde de son mari pour retrouver sa couleur véritable, celui qu’il était. Seulement, elle le tue. Elle a été abusée mais s’est tout de même laisser faire quelque part.

Le Syndrome de Midas de Jess Kaan
Le héros de l’histoire est un homme détestable, un trader qui ne vit que pour le profit, les chiffres, la prise de risque excitante qu’il y a à gérer des capitaux qui dépassent de loin le PIB de beaucoup de pays du monde… On baigne dans le cœur de notre monde capitaliste. On vit peu à peu sa décadence, sa descente aux enfers personnelle tandis qu’il s’élève professionnellement. Seulement, il aurait du s’en douter : ses employeurs sont loin d’être comme les autres et son erreur ne sera pas pardonnée…
La cupidité, l’appât du gain, l’envie d’aller toujours plus loin, savoir que l’on peut faire mieux… C’est le problème du monde contemporain, cette société de profit à tout prix. Le héros est un descendant de ceux qui ont pu goûter au pouvoir du légendaire Midas. C’est l’incarnation de cette société capitaliste si controversée. Le vocabulaire est cru, l’histoire peut choquer mais j’ai beaucoup aimé. J’ai trouvé que c’était un tableau très réaliste de la cupidité humaine. La morale aussi est pleine de sens : la perte de son âme pour le gain, pour une vie emplie d’or mais qui, au fond, n’apporte rien si elle n’est faite que de ça.

Le Pacte d’Hécate de Sophie Dabat
C’est la célèbre romance entre Perséphone et Hadès qui est ici contée. Ou plutôt, ce sont les petites conséquences de cet amour qui y sont racontées, et les bénéfices que la terrible Hécate réussit à en tirer. Elle le savait, dès le départ, elle le savait : cette histoire ne pouvait que lui rapporter. Elle joue les messagères entre Déméter qui se lamente de la perte de sa fille et Perséphone elle-même. Pas de solution possible : Perséphone est condamnée à vivre aux enfers si elle veut sauver son amour ou à perdre Hadès pour vivre sur Terre et empêcher sa mère de faire naître un hiver éternel… Hécate jubile : elle détient la solution mais elle veut quelque chose en échange…
C’est toujours comme cela : on a rien pour rien. Hécate est un peu le vilain canard de cette histoire et elle va leur montrer qu’elle le vaut bien. Elle précipite Perséphone dans sa chute pour que la déesse ait besoin de son aide : c’est en la manipulant ainsi qu’elle réussit à obtenir ce qu’elle désire : les enfants de l’enfer et du printemps… Tout n’est que manipulation dans la vie humaine : on croit que le pur altruisme existe mais c’est un leurre, une histoire qu’on se raconte pour garder un semblant d’optimisme ou pour avoir la conscience tranquille, au choix…

Aube d’Eliane Aberdam
Un jeune homme d’une beauté divine raconte son trouble passé à son amant d’une nuit. Il a vécu, ce jeune homme, bien plus que ce que son apparence juvénile peut laisser croire. Il lui raconte son tragique destin, son acte horrible, sa vie de remords qui ne s’achèvera probablement jamais…
Cette nouvelle est touchante par sa profondeur, par les émotions qu’elle fait naître. On se reconnait difficilement à travers ce héros en réalité, il est trop éloigné de nous, il a trop vécu. Cependant, on se place facilement à la place de celui qui l’écoute : on est émerveillé par tout son vécu, par sa vie qui sort de l’ordinaire. On comprend la mélancolie qui ressort de ce personnage alors, et son détachement. Une réelle vague d’émotion au fil des pages…

Cet éternel orgueil de Nadège Capouillez
Chryséis fait naître de l’argile des objets sublimes, sans défauts. Son père en est fier, il la chérit et fait gonfler jour après jour l’orgueil de sa fille. Personne sur Terre n’égale son talent et elle le sait… Son père ose alors dire que même la grande Athéna n’est pas capable de créer de telles œuvres… Il aurait du le savoir : les dieux sont partout, ils voient tout et surtout, ils entendent tout. Touchée par cet affront, Athéna décide d’aller voir d’elle-même ce qu’il en est et de donner une leçon à cette famille. Chryséis relève le défi : elle se sent capable de surpasser la déesse…
On retrouve l’un des plus grands travers de l’humanité : l’orgueil. Athéna est aveuglée par son orgueil tout comme Chryséis. Seulement, la jeune femme n’aurait jamais du affronter… C’est une excellente leçon d’humilité que nous donne cette nouvelle et franchement, ça nous rappelle que l’orgueil ne mène qu’à notre perte. Il faut savoir faire la part des choses et surtout, il ne faut pas se voiler la face et pouvoir ce dire : là, c’est ma limite. J’ai aimé ces quelques pages au grand sens.7

Prisonnier de son image de TK Ladlani
Narcisse des temps modernes… Voilà notre héros. Seulement, lui, il n’attire pas l’œil par sa beauté mais au contraire, par sa laideur. Doté d’une malformation du visage, il a des excroissances de cartilage qui lui bouffent littéralement le visage. Chacun se retourne sur son passage, il inspire la pitié, il les déteste tous, il déteste ce visage qui cache qui il est réellement. Seule son amie, Chloé, dépressive mais drôle et généreuse, ne considère que ce qu’il est lui. C’est enfin arrivé, il fait l’opération qu’il attend tant… Et miracle, son visage est parfait. Même les cicatrices ne sont pas là, rien, c’est un véritable Adonis. Il rentre chez lui et se contemple… Des heures durant, oubliant la notion du temps, oubliant Chloé qui, sans lui, a fini par sombrer…
C’est une malédiction cruelle qui frappe ce Narcisse contemporain. On lui offre la beauté qui lui a tant manqué mais on lui prend tout ce qui faisait de lui une bonne personne, on lui prend Chloé aussi. En seulement une nuit, tout bascule pour lui. Son reflet est envoûtant, il ne peut y résister et il finit par en être le captif. La beauté est souvent souhaitée mais elle ne fait pas tout, elle ne peut balayer la décadence de l’âme…

Mayday de Jeanne-A Debats
L’action est brève, juste le temps d’un bain. Une femme trompée qui voit son mari la quitter, le sourire aux lèvres… Etrange, n’est-ce pas ? Elle jubile à l’idée de savoir qu’il va se retrouver démuni sans elle, qu’il va devoir se trouver une nouvelle « maman » parce que c’est ce qu’elle est : une maman de substitution. Au fil des lignes, on se demande quel est le lien avec la mythologie mais tout prend son sens lors de la chute de la nouvelle…
On y retrouve l’allusion à Zeus, aux Titans et à Héra. C’est dur d’analyser tout ça sans parler de la chute. On pense à Héra avec le côté femme à tout faire de l’héroïne : Zeus se repose sur elle, il la trompe sans cesse mais ne se résout jamais à la quitter. Elle est sa femme et le reste. De son côté, elle tente par tous les moyens de limiter les infidélités de son mari quitte à éliminer les concurrentes. Mais c’est plus l’aspect titanesque qui apparait dans la chute. Certains faits divers parlent de ce genre d’actes, ça reste rare, mais malheureusement, ça arrive : là, on sent bien que la mythologie n’était que la transposition des actes humains…

L’Esprit de l’Hellespont de Olivier Boile
On retrouve l’histoire touchante de cette princesse qui se noie et finit par communier avec l’Océan. Le Grand Roi part en guerre et il décide de mettre de son côté l’Océan en faisant une offrande à l’Esprit qu’est devenu la princesse. Seulement, son offrande lui est renvoyée. Il y voit là un affront, un défi. Dans sa folie, il décide de châtier l’Esprit en fouettant les flots : cela fonctionne est la douleur déchirante qu’elle ressent alors nous prend aux tripes. Seulement, on ne se frotte pas impunément à l’Océan…
On retrouve plusieurs morales à cette nouvelle touchante. Il n’est pas possible d’être insensible à la douleur de l’eau, à ses émotions, son incompréhension face à un tel déchainement. Premièrement, on y apprend que l’homme ne peut rien face à cet élément : on croit pouvoir dompter les flots à la vue des barrages, de nos capacités d’irrigation,… Mais au final, l’eau fait ce qu’elle veut et peut reprendre ce qu’elle donne. C’est l’élément le plus dangereux, le plus incertain et le plus meurtrier. Ensuite, l’orgueil du Grand Roi le conduit à sa perte. Le pouvoir qu’il possédait sur Terre, il pensait pouvoir le faire perdurer sur l’eau et il a eu tort. Il ne faut pas que l’homme se prenne à se croire plus fort que la nature : ça le perdra…

Nyctalê de Samothrace de Fabrice Chotin
Nyctalê est une jeune fille qui ne peut supporter la lumière du soleil. A son époque, c’était considéré comme une malédiction. La petite le vie bien, elle se construit même une vie nocturne et devient une messagère très demandée. Un soir, elle est attaquée mais ses assaillants sont tués par des flèches empoisonnées venues de nulle part : une prêtresse lui explique que la déesse de la Lune, Artémis en personne, la protège. Une légende raconte qu’elle espère obtenir 3 filles tout en respectant sa promesse de chasteté : pour cela, il lui faut trois âmes…
C’est l’histoire d’une gamine différente, qui ne vit pas comme les autres petites filles mais à qui cette vie convient. En âge de se marier, elle ne veut pas changer de vie est décide de s’offrir à Artémis qui l’a tant protégée. Ce don d’elle-même est beau, cette passion pour cette déesse qui la protège m’a submergée. J’ai aimé voir dans ces pages l’amour inconditionnel que porte la petite fille à cette déesse qu’elle a élevée sur un piédestal. Un moment fort de sens et de clins d’œil à un amour maternel pur et sincère.

Le Chêne et le Tilleul de Charlotte Bousquet
L’une des plus belles légendes de la mythologie grecque, celle de Baucis et Philémon qui s’aiment d’un amour aussi pur que leurs cœurs. Ils sont bons et cette bonté sera mise à l’épreuve au cours de leur existence par la fuite forcée pour pouvoir s’aimer, par la misère et la pauvreté. Zeus et Hermès leur assènent la dernière épreuve en demandant l’hospitalité au couple. Ils acceptent et partagent avec eux le peu qu’ils ont. Ils sont les seuls de leur ville à le faire, ils sont les seuls à être épargnés par la colère des dieux. Leur souhait est alors exaucé : à leur mort, ils restent ensemble pour l’éternité, en se transformant en chêne et tilleul enlacé à jamais.
Une ôde à l’amour et au réel altruisme. Ces légendes sont là pour garder l’espoir d’une humanité meilleure. On est touché par ces personnes qui se démunissent de toutes leurs richesses pour vivre ensemble et heureux. C’est aussi simple que ça : la beauté de l’amour sincère et pur.

L’Hospitalier de Yan Marchand
Agathon est un mortel protégé de tous les malheurs et de tous les maux par Zeus. Il ne connait qu’abondance, amitié, fidélité, amour et ciel bleu. Les autres dieux le jalousent presque, ils ne sont pas d’accord avec Zeus et décident de mettre à l’épreuve le bon Agathon. Ils le poussent à bout jusqu’à causer sa perte…
C’est une nouvelle qui traite de l’orgueil des dieux cette fois-ci. Ils estiment qu’ils se doivent de faire souffrir les mortels pour qu’ils n’atteignent jamais la plénitude divine. C’est tout un débat qui s’ouvre là : on y voit des dieux cruels, soucieux uniquement de la crainte qu’ils imposent aux mortels et de leur façon de s’octroyer leur obéissance et leur amour. On les déteste, seule Athéna, la sagesse, trouve gloire à nos yeux. Un délice.

La descente aux Enfers d’Orphée et Eurydice de Anthony Boulanger
Reprise de la célèbre tragédie à travers le monde contemporain. Eurydice devient une junkie face à son musicien de mari qui ne vit que pour son art.
Malheureusement, je suis trop attachée à cette légende pour apprécier une version aussi arrangée. L »idée est bonne, l’utilisation de la drogue pour la descente aux enfers aussi mais le vocabulaire, les actes, les personnages… C’est trop de changements pour moi. La morale reste cependant bonne même si les personnages deviennent vides par rapport à tout ce qu’ils représentaient avant. Ce qu’il faut soulever, c’est que l’auteur à remis au rang de faibles créatures les protagonistes : il nous ramène à la réalité en les descendant de leu piédestal. On en perd la magie de la mythologie et on se prend la réalité en pleine face. Quelque part, ça fait du bien.

Pierce’s track : the Maid & the highway de Nicholas Eustache
Comme pour la précédente, on retrouve une nouvelle qui transpose une legende au monde contemporain. Il y a même plusieurs légendes qui y sont abordées. Pierce (Persée) sauve Andra Maid (Andromède) du terrible Cétos. Il ramène aussi la tête de Méduse et il est ami avec Orphan (Orphée).
Là aussi, je suis déçue. On touche encore une fois aux légendes que j’affectionne et on les vulgarise… On se fond mieux dans les personnages par rapport à notre époque mais ça reste du stéréotype. Je n’ai pas accroché. Pour les amateurs du genre, tous les clins d’œil à la vraie légende devraient plaire.

Les sept derniers païens de Romain Lucazeau
Un mercenaire celte est engagé par le haut christianisme de Constantinople pour une mission importante. Il doit tuer une créature grecque, symbole du polythéisme. Il fonce tête baissée car il y a beaucoup d’or à la clé. La créature, c’est le dieu Pan, dernier dieu encore vivant. Le mercenaire va au bout de son entreprise et c’est seulement à ce moment qu’il prend conscience qu’il vient aussi d’enterrer sa propre religion polythéiste…
Cette nouvelle m’a beaucoup parlée car elle montre le peur du christianisme face aux autres religions et cette volonté de les écraser pour rassembler les peuples sous le monothéisme. L’homme pense se battre contre quelque chose qui ne le concerne pas, il est aveuglé et c’est une fois l’horreur faite qu’il comprend. C’est exactement l’expression de la réalité des débuts du christianisme : écraser les autre pour s’affirmer. Chapeau bas !

Sémélé de Philippe Guillaut
Nouvelle de science-fiction qui reprend en quelques sortes la tragédie de Sémélé. C’est la fascination de l’humanité pour les dieux et de son envie de les voir, de les toucher, de les personnifier pour renforcer la croyance. Seulement, personnifier une essence n’est pas toujours bon. A vouloir voir sous l’armure, on s’y brûle comme Sémélé morte foudroyée pour avoir voulu voir Zeus sous sa forme divine. Pas totalement convaincue mais c’est un joli tour de force de la part de l’auteur.

Firestarter de Céline Brenne
Retour des légendes concernant les bacchantes qui envoûtent les humains pour les donner en pâture aux dieux. J’aime la façon dont les sensations sont écrites : les mots sont envoûtants, on ressent même la musicalité en les lisant. C’est sublime. Le rythme des phrases est puissant, on commence la nouvelle sans s’arrêter un instant, de peur de casser ce rythme justement. Superbe.


La fin de recueil est agrémentée d’un glossaire mythologique qui trouve parfaitement sa place ici en cas de trou de mémoire : je dois avouer que je m’en suis beaucoup servie.

En lisant cette anthologie, on se sent comme ces grecs à qui les aèdes contaient les fabuleuses aventures de leurs dieux et héros. Un bon en arrière plein de sens et convaincant. J’ai été moins touchée par les nouvelles qui n’étaient pas fidèles aux légendes. Les transpositions au monde contemporain sont très réussies et montre le lien constant entre le passé et le présent : les mythes et les dieux ont été façonnés par l’homme pour expliquer ses propres travers. A travers ce recueil, on voit que l’homme n’a malheureusement pas changé à travers les siècles puisque tous ses travers sont encore présents et que les vieux mythes peuvent être dépoussiérés sans problème. Bravo à tous ces auteurs qui ont su me transporter ailleurs et me rappeler à quel point la mythologie tient une place importante dans mon cœur.


Merci aux Editions Argemmios

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