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jeudi 4 février 2016

L'Amour aux temps du choléra de Gabriel Garcia Marquez

Voici enfin mon avis sur la Lecture Commune A&M.



Quatrième de Couverture
À la fin du xixe siècle, dans une petite ville des Caraïbes, un jeune télégraphiste pauvre et une ravissante écolière jurent de se marier et de vivre un amour éternel. Durant trois ans ils ne vivent que l’un pour l’autre, mais Fermina épouse Juvenal Urbino, un jeune et brillant médecin. Alors Florentino, l’amoureux trahi, se mue en séducteur impénitent et s’efforce de se faire un nom et une fortune pour mériter celle qu’il ne cessera d’aimer, en secret, cinquante années durant. L’auteur de Cent ans de solitude et de Chronique d’une mort annoncée, prix Nobel 1982, donne libre cours à son génie de conteur, à la richesse de son imagination et à l’enchantement baroque de son écriture.

Mon avis
Je ne m’étais jamais intéressée à Gabriel Garcia Marquez avant cette lecture commune et je ne regrette en rien d’avoir vécu cette aventure !

L’amour aux temps du choléra n’est en rien ce que semble décrire la quatrième de couverture. On s’attend au départ aux amours contrariés de deux jeunes gens que la vie sépare et, pourtant, on se retrouve dans une sorte de traité sur l’Amour. L’Amour avec un grand A, pas la majuscule qui décrit le grand amour mais la majuscule qui donne une vision de ce que pouvait être l’Amour à cette époque, au milieu des mœurs du moment. On croit plonger dans l’histoire d’un couple séparé de façon tragique et on se retrouve dans plusieurs histoires d’amour mêlant ces deux personnages, plusieurs histoires qui, ensemble, donnent une définition de ce que pouvait être l’amour au milieu des Caraïbes, aux temps du choléra.

J’ai tout d’abord été intriguée par l’impossibilité de mettre un nom sur la ville où se jouent ces amours. Je me suis plusieurs fois demandé si je n’avais pas raté l’information mais elle n’y est tout simplement pas, volonté de l’auteur. On ne peut que tenter de carter la cité à travers les détails donnés : une grande capitale du nom de Santa Fé (nom Ô combien courant en Amérique Latine à l’époque coloniale), les Andes plus ou moins proches, un grand fleuve qui disparait peu à peu… Certains ont identifié cette ville comme étant Carthagène, en Colombie, ce qui pourrait coller (c’est cette ville qui est utilisée dans l’adaptation cinématographique), mais cela n’a finalement aucune importance. Les descriptions, puissantes et justes, peuvent se rapporter à chaque ville colonisée puis abandonnée dans sa crasse, son évolution stoppée, ses nids à épidémies… L’auteur réussit à nous transporter directement dans le décor qu’il plante, à nous faire sentir les odeurs de fleurs, de parfums mais, surtout, de misère, de mort. Un vrai régal.

Malheureusement, les superbes descriptions n’ont pas suffi à faire de ce livre une lecture inoubliable à mes yeux. La lecture a été laborieuse bien qu’agréable. J’ai passé énormément de temps sur ce livre, sans regret, certes, mis ce fut long. Les personnages ne m’ont pas touchée et c’est là que le bât blesse : j’ai adoré me fondre dans le décor de l’époque, la vie des personnages issus de différents milieux mais les héros de l’histoire m’ont laissée indifférente, et leur histoire d’amour avec. Cependant, je m’interroge : est-ce que le but était de nous faire vibrer au rythme de leur histoire ou était-il tout autre ? Je pense à la seconde option : c’est l’Amour et pas leur histoire d’amour qui est au centre du roman. C’est leurs vies séparées qui importe, les différentes formes de l’amour durant leurs vies que nous conte l’auteur qui font la force du roman.
Fermina Daza et Florentino Ariza sont complètement inintéressants lorsqu’ils se rencontrent : jeunes, sans expérience, futiles… Rien ne peut donner envie de suivre cette histoire avec avidité. Par contre, ce qu’ils deviennent ensuite a son intérêt. Fermina devient une personne à part entière lorsqu’elle se marie, plus encore lorsqu’elle devient veuve. Elle possède un caractère fort tendant plutôt vers le capricieux mais elle a quelque chose à offrir au lecteur. Florentino, lui, se façonne une fois Fermina sortie de sa vie : il pense uniquement à elle et ne se rend pas compte qu’il devient en parallèle quelqu’un d’important. Sa vie à lui est d’ailleurs bien plus intéressante que celle de Fermina : ses différents amours sont variés et surtout transgressent toutes les lois de la bienséance. Rien chez cet homme ne semble être attirant et, pourtant, c’est un véritable bourreau des cœurs. A un tel point qu’il en devient un danger pour ses conquêtes, un danger mortel.
Lorsqu’arrive l’anecdote du vieux couple adultère assassiné dans sa barque (histoire vraie ayant inspiré ce roman à l’auteur), on commence à comprendre où veut en venir l’auteur avec ce roman ou, du moins, à ce qu’il veut faire ressentir à son lecteur. L’Amour n’a pas d’âge, pas de forme concrète : il se contente de toucher deux âmes qui, sur le moment, sont faites pour se fondre l’une en l’autre, quelle que soit l’époque.

Arrivée au bout de ce roman, je me suis demandée : pourquoi le choléra ? En effet, on ne croise jamais le choléra entre les pages, fait bien étrange. En réalité, nous sommes à une époque où le choléra et en baisse, où chacun s’en méfie encore. Alors, pourquoi le choléra ? Tout simplement, selon moi, à cause de la mère de Florentino : elle est persuadée que l’Amour et le choléra font naître, surtout chez son fils, les mêmes symptômes. Symptômes qui ne quitteront jamais Florentino, ce grand amoureux de l’Amour lui-même, ce poète incompris, ce rêveur un peu pitoyable. Cette réponse me satisfait pleinement, même si elle n’est probablement pas la seule.

En définitive, j’ai pris beaucoup de plaisir à lire ce roman, non pas pour l’histoire entre les deux personnages mais, pour tout ce qu’il y a autour. La plume de Gabriel Garcia Marquez est exquise même si difficile à appréhender. Je ne regrette aucunement cette lecture même si elle fut longue et laborieuse.

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